lundi 27 août 2012

Des jours Ultras

Des jours ultras tout autour du Mont Blanc, pratiquement 5 400 coureurs, 4 ultras distances, des bénévoles ultra motivés....c'est l'ultra évènement de la fin de l'été pour tous les traileurs. Ils sont 3 à mettre en jeu leur course pour Courir pour le Népal : Bruno, Marie et Pierre.

 
 
Bruno Ladet

TDS (Sur les Traces des Ducs de Savoie)
jeudi 30 août 2012 à 7:00 : Départ de Courmayeur
Distance : 114 km
Dénivelé positif : env. 7 150m
Temps limite : 31:30
Principales difficultés : Col de la Youlaz (2661m), Col du Petit Saint-Bernard (2188m), Passeur de Pralognan (2567m), Col de la Gitte (2322m), Col du Tricot (2120m)
 
 

CCC® (Courmayeur Champex Chamonix)   
le vendredi 31 août 2012 à 10:00 : Départ de Courmayeur
Marie Cordin
Distance : 100 km
Dénivelé positif : env. 5 950m
Temps limite : 26:00
Principales difficultés : Ascension de la Tête de la Tronche (2584m) puis Grand col Ferret (2537m) durant le premier tiers de la course. La seconde partie est marquée par les 3 rudes ascensions de Bovine, des Tseppes et de la Tête aux Vents.
Les longues descentes qui suivent chacun de ces montées sont tout aussi éprouvantes pour les articulations et les muscles
 
 
UTMB® (Ultra-Trail du Mont-Blanc®)
Pierre Noël
le Vendredi 31 août 2012 à 18h30 : Départ de Chamonix.
Distance : 168 km
Dénivelé positif : env. 9 600 m
Temps limite : 46:00

Principales difficultés : Ascension des grands cols (col de Voza, col du Bonhomme, col de la Seigne, grand col Ferret) mais aussi montées à l’arête du Mont Favre au refuge Bertone, montée de Bovine, montée aux Tseppes, à la Tête aux Vents
Descentes sur Saint-Gervais, Courmayeur, sur La Fouly, sur Trient, sur Vallorcine.




Patrick Bohard

Et si vous entendez crier "Allezzzz Kirtap" dans la tête de course,  
c'est notre parrain Patrick Bohard, alors là ne pariez plus mais criez :  
Allezzzzz Kirtap !!


 

lundi 20 août 2012

Trail du Bélier pour Catherine : ce dimanche !


Nom "Bélier 12"
Date 26 août 2012
Distance 27 km
Dénivellation +1000 m
Lieu LA CLUSAZ
Itinéraire empruntant à 95 % des chemins tracés au milieu des alpages. Départ et arrivée sur la place du village pour le Bélier et arrivée au sommet du Crêt du Merle pour l'Agneau.

"Une préparation de dernière minute pour ce trail du Bélier auquel je ne pensais plus pouvoir participer.
Après un mois et demi d'arrêt sportif j'ai retrouvé l'énergie pour être sur le départ ce dimanche.
C'est un parcours court (27 km) mais il représente beaucoup pour moi : un défi sur ma capacité à finir ce que j’entreprends, un dépassement de soi. C'est ma deuxième participation à un trail et je compte bien gagner quelques places... je suis ravie de courir pour le Népal et d'être suivie et encouragée par mon homme !"
Catherine


Allez Catherine ! Bon courage pour ton 2e Trail, joli défi !

samedi 11 août 2012

Portraits croisés avant le grand rendez-vous du trail !


Interview croisée de 2 coureurs solidaires, Marie et Bruno, qui seront au départ de la CCC et de la TDS, respectivement, fin Août. Ils attendent vos paris sur les kms qu'ils vont parcourir sur les chemins du massif du Mont Blanc, en France, en Italie et en Suisse. Merci à eux pour leur soutien ! Merci à vous de les soutenir !
Bruno à l'arrivée de UTMB 2011 entouré de La Virginie et Le Patrick
 "Bruno : Bonjour Marie, le vendredi 31 Aout prochain, à 10h, tu seras au départ de la CCC (Courmayeur, Champex, Chamonix), que ressens-tu à l'approche de ce rendez-vous?

Marie : A l'approche de ma participation à la CCC le 31 aout, je suis parfois sereine, parfois un peu tendue! Mais c'est tout à fait normal...j'ai même un peu peur, j'aime ressentir cela! Je sais que je vais vivre une belle aventure encore une fois

M: Et toi, Bruno, tu seras au départ de la Trace des Ducs de Savoie, que ressens-tu à l'approche de l'échéance ?

B: Même avec une petite expérience de l’ultra, je suis toujours dans le doute, me suis-je bien et assez préparé ? J’ai hâte de vivre ce moment particulier du départ et me faire plaisir en gambadant sur les montagnes, en côtoyant coureurs, spectateurs et bénévoles…

B: Marie, peux tu nous dire de quelle façon tu a préparé cette course, comment penses tu la gérer?
Marie, toujours le sourire même en plein effort !

 M: J'ai préparé ma CCC tout simplement en m'entrainant régulièrement, en faisant de beaux trails de 45kms minimum depuis le début de l'année, participé à de bons entrainements avec mon club!!!
Et je pense la gérer comme je gère tous mes autres trails, me donnant comme point de repère tous les ravitos, un à un!!!
Prendre des gels toutes les 30 à 40 mn, m'hydrater correctement dés les 1er km, et puis après la météo fera toute la différence! Rien n'est jamais pareil s’il fait beau ou s’il pleut...

M: Et toi, Bruno, comment vas tu gérer ta fin de préparation ?

B: Encore quelques petites sorties en courant pour faire tourner les jambes, deux ou trois grosses sorties en montagne, du VTT puis du repos la dernière semaine…

B: Marie, quelle est ta vision du monde du trail?

M: Ma vision du trail est surement très naïve car je pratique pour la seule raison de vivre des moments de bonheur de plénitude avec la nature qui m'entoure, mais je pense croiser des gens parfois qui n'apprécient pas le trail à sa juste valeur et c bien dommage!..

M: Et toi, Bruno ?

B: On a vu la pratique et les comportements évoluer ces dernières années, je trouve qu’il y a un petit effet de mode comme on l’a connu dans le milieu du VTT…J’aime ces ambiances où chacun vient pour se dépasser, se faire plaisir, se vider la tête, dans un esprit simple et convivial…

B: Marie, tu vas courir pour toi, ton plaisir mais aussi afin d'apporter ta contribution à l'association "Courir pour le Népal", quel est le déclic qui t'a amené à t'engager à nos côtés?

M: Mon implication à courir pour les "enfants du Népal" est toute simple, quand on voit tous ces enfants qui se réjouissent de peu de choses et que chez nous nos enfants parfois qui ne sont jamais satisfaits; ça donne très envie de donner aux plus démunis en sachant qu'ils apprécieront et que ça leur apportera du mieux au quotidien!..

M: Bruno, préfères tu les trails courts ou longs ?

B: Avant tout, j’aime être dans la nature, dans toutes les conditions, l’hiver en ski de fond, le reste de l’année en courant, en VTT, en vélo ; j’ai aussi la chance d’avoir un travail en extérieur…Physiquement, je n’ai plus la faculté de courir vite sur du court, je prend vraiment du plaisir à partir d’une nuit passée dehors, le long me convient mieux…

B: Marie, je te souhaite une belle CCC, mais au delà, tu as surement des projets, des rêves, quels sont ils?

M: Au delà de la CCC, mon seul rêve pour le moment c'est de participer au Tor des Géants et de continuer à prendre du plaisir, en parcourant nos beaux chemins!..

M: Pour terminer, Bruno, depuis quand pratiques tu le trail? Aimes tu aussi les courses sur routes?

B: J’ai commencé par de petits cross de villages pour préparer les saisons de ski de fond, puis il y a quatre ans, j’ai eu envie d’aller plus loin, j’ai rêvé de l’UTMB comme beaucoup, alors je m’y suis mis, mon tout premier a été la 6000D, je suis arrivé dans la douleur avant-dernier, je crois…chaque année, je co-organise avec Philippe Delachenal la Grande Traversée du Jura off, c’est là que j’ai eu la chance de rencontrer Werner Schwetzer, à ses côtés, j’ai appris plein de choses, dans les moments de doute, je pense à lui, et ça repart…Puis il y a eu la création de l’association « Courir pour le Népal » et là, j’ai vraiment eu envie de me dépasser pour Nima, Purna et les enfants…j’aime aussi la route, chaque année, je m’offre un marathon, c’est l’occasion de faire un voyage et d’aller à la rencontre d’autres cultures…"

Namasté ! Pour parier sur Marie ou Bruno, c'est ici : https://docs.google.com/spreadsheet/viewform?formkey=dEEzSXI1aHZRbGtIZGl1STgxNEcyUHc6MQ#gid=0

vendredi 10 août 2012

L'aventure Alinesque en image

Une jupe, un sourire, des amis sur le bord du chemin, un grand écart pour finir le tout, quelle légèreté pour un si grand défi ! Le triahtlon "ironwoman" d'Aline, filmé par Philippe Bourgine.




lundi 6 août 2012

Parfois les Fiz se trouvent au Paradis !


Extraits de compte-rendu de Pô sur son p'tit tour des Fiz....légèrement plus au sud que prévu, et légèrement plus alpin ! 
La totalité du texte est lisible ici.

"Le p'tit tour des Fiz -je me répète- c'était ma petite madeleine de Proust, le trail qui m'a permis de découvrir -et aimer !- cette discipline l'an dernier. Cette année, la madeleine avait un goût amer, avant même de l'avoir avalée ! [...] l'envie n'est plus là, la fatigue, si. Je ne peux pas courir à cause de la cheville. Le faire en marchant me frustre d’avance ! Bref, la tête basse, je préfère annuler, malgré le soutien de mes amis-parieurs. Frustration ! Et soyons honnête : soulagement aussi ! Je vais profiter de ce week-end du Tour des Fiz pour me REPOSER !
Et préparer mon coup en douce… 
Même si je ne peux pas courir, j’ai besoin d’aller en montagne. Donc l’idée de faire une course de haute montagne longue et simple, du genre à mettre le pied devant l’autre pendant des heures sans se faire de nœud au cerveau, m’attire... Ze James Kaler, sentant le truc (il a un sixième sens), me propose alors de tenter l’ascension du Gran Paradiso en mode « eco ». C’est-à-dire en partant du fond de vallée, sans s’arrêter pour la sacro-sainte nuit au refuge, un aller-retour sans escale, en somme. 
PARFAIT ! [...] Au programme des réjouissances : environ 2000m de dénivelé, du sentier qui roule, de la moraine qui roule moins, du glacier tout blanc, une p’tite arête en rocher, un bisou à la Vierge… Alléchant, non ? [...]
Mardi 31 Juillet [...] 2h28, 1900m : baskets aux pieds, c’est parti ! Il ne fait pas froid, la lune est pleine, encore cachée par les sommets. A la lueur de la frontale, je devine un plat le long d’un torrent avant une montée dans les arbres, dans le fond du vallon. Je n’ai pas demandé de détails à James, qui connaît bien l’itinéraire. Je ne veux pas savoir ce qui m’attend, je sais qu’il y a une Dame à saluer 2100m plus haut, cela me suffit ! [...] 4h, 2700m : les lumières du refuge Vittorio Emanuel apparaissent au détour d’un virage. La lune est toujours là, pleine, rousse, nous montrant le chemin [...] Changement de tenue : pantalon et grosses, le sentier se faisant plus accidenté au-dessus du refuge. 4h30 : On repart, les premiers… [...] Premier coup de mou sur la moraine. Le vent souffle légèrement, je commence à grelotter, j’essaie d’accélérer… bof… Tant pis, je serre les dents. [...] Transformation alpiniste : baudrier, crampons, piolet….et surtout doudoune, veste, moufles en duvet. Je suis gelée ! [...] Premiers pas sur le glacier. Bon regel nocturne. La trace est nickel. [...] Dernier raidillon, en mode « Je n’ai toujours pas de rythme ! », une traversée ascendante puis le rocher ! Mon élément préféré ! Je vais enfin pouvoir faire quelque chose de ces trucs qui pendent au bout des bras : mes mains ! Progression rapide jusqu’au fameux passage des 3 spits. Il y a certes du vide mais une immense marche pour les pieds et des trucs à tirer pour les mains (ndlr : j’avais les moufles et les crampons). [...]
9h : Je crois qu’on peut dire SUMMIT ! Clic-clac, la photo souvenir avec la bienfaitrice des lieux ! Voilà, j’ai gravi mon 1er sommet en mode Eco ! Heureuse ! Merci James et Merci la montagne ! Que c’est bon !
[...] Enfin, nous prenons pied de nouveau sur la neige. Le sommet, la foule sont derrière nous. Joie ! Je ne ressens pas trop de fatigue. Heureusement ! Car il me reste à encaisser 2100m de descente, la partie n’est pas terminée ! Et, en plus, on est joueurs, on en redemande… On file plus bas sur le glacier, dorénavant inondé de soleil. Il fait chaud tout d’un coup ! La trace est excellente, la descente est rapide. Histoire de profiter au maximum du glacier, James propose de descendre par Chabod. Pas bête et ça nous fera voir du pays ! Le glacier est ensuite étrange, amalgame de glace, de rochers, de langues de neige….et des crevasses… [...] Les crampons retournent enfin au fond du sac quand nous posons le pied sur la moraine. Longue moraine ! Du vert apparaît sur le bord du chemin, un torrent issu du glacier sonorise les lieux… Le terrain se fait plus doux sous le pied. Petit arrêt cryo-thérapeutique, il est temps de retrouver nos tenues de « runners ». 2700m, à hauteur de Chabod, ultime transformation de la journée ! L’impression d’être nu-pied dans mes baskets après 6h passées dans les grosses. Je réalise à peine que tout ce qui vient de se dérouler dans une seule et même journée… Que dis-je ? En même pas 10 heures ? Phénoménale ! Et, de plus, la dégustation n’est pas terminée. Le dessert, c’est environ 1000m de dénivelé pour rejoindre le parking de Pravieux…sur un sentier qui virevolte sans cesse ! L’art de faire des lacets poussé à son paroxysme ! [...]
13h et une quarantaine de minutes à la montre, cela fait environ 11h que nous évoluons dans cette environnement magnifique, je rejoins James, assis sur un rocher, entrain d’observer de la marmotte bien grasse. 
Nous sommes à Pravieux, fin du voyage  « Eco Paradiso ». 
Bonheur

Merci à mes amis-parieurs ! Namasté !
Pô" 

samedi 4 août 2012

L'aventure Alinesque du 28 Juillet 2012


Compte-rendu de l'Iron Woman Leman solo d'Aline...c'est beau ! Merci Aline !

"Il est 4h du mat. Nuit certes courte, mais je me sens prête et reposée. Mon téléphone sonne… c’est Pierre qui va m’accompagner avec son bateau pour la traversée du lac :
« Je suis en train de débâcher le bateau. Il y a un fort vent et il commence à pleuvoir, qu’est-ce qu’on fait ? » 
4h30, Manu passe me prendre à moto ; l’aventure commence, en route pour Nernier.
5h du mat. On se retrouve au port avec Pierre, Nicole et Manu qui seront dans le bateau, Philippe G qui nous ouvrira la route en canoë et Eric qui va braver le lac avec moi à la nage. C’est beau l’Amitié ! Il fait nuit. Chacun me confirme que je suis complètement givrée! On se regarde tous ; il n’y a plus l’ombre d’un doute : ON Y VA !
C’est parti. Philippe vise tant bien que mal la presqu’île de Promenthoux, mais il fait noir et le courant est fort. Malgré notre intention à tous d’aller en ligne droite à notre objectif, nous effectuerons une trajectoire de 5,5 km au lieu d’une belle ligne droite de 4,2 km (ce qui était prévu). C’est la vie ; ça fait partie du jeu.Le lever du soleil est royal, l’atmosphère est magique, ça prendra simplement plus de temps. J’ai trouvé mon rythme, je me sens super bien entourée. Finalement j’ai plus de temps pour réaliser que je suis en train de traverser le lac… c’est  pas tous les jours ! La traversée prendra près de 2h30, soit 1 heure de plus que prévu. Malgré une température plus qu’acceptable du lac à 22°, Eric et moi arrivons tout de même à la plage de Promenthoux en hypothermie (désolée Eric, je sais que tu aurais pu aller plus vite !). Mes lèvres sont bleues, je claque des dents, mais heureusement les amis et la famille sont là pour me réchauffer le cœur et Manfred, le gérant de la plage, s’est levé pour m’ouvrir le local de la douche chaude ! Oui, c’est un peu triché, je suis d’accord, mais je suis là pour me faire plaisir, alors tout est permis ! J’ai en tout cas appris une chose avec cette traversée : L’eau du lac est un puissant laxatif. Quelques gorgées suffisent, qu’on se le dise ! Vidange à l’arrivée. Heureusement, je parviens à me ravitailler correctement. (Merci maman pour la soupe aux lettres !). A ce moment-là, je ne sais pas encore que, de loin, le plus dur est fait.
Il est temps maintenant d’enfourcher mon vélo. Philippe B. (qui me suivra sur tout le tour du lac en voiture avec Manu) m’a minutieusement tout préparé, comme convenu : casque, chaussures, ravito… et ma jupette à pois bien sûr ! Florence, une collègue de travail, m’a fait la surprise de venir avec son mari. Ils feront la route avec moi jusqu’à Montreux. Un vrai cadeau. En 5 minutes, je suis réchauffée. Peu à peu une sensation de facilité s’installe et elle ne me quittera plus. Je ne sais pas ce que ça fait d’être dopée, mais je peux vous dire que le pain d’épices maison et les émotions au bord du chemin c’est en tout cas aussi efficace et sans effets secondaires ! Nous arrivons sans tarder en contrebas d’Ecublens où Jean Groux (le grand-père de ma cousine) nous attend avec du thé au miel à la parfaite température. Jean est un personnage. Sa présence sur mon chemin me remplit d’une paisible énergie. Florence, Gilles et moi nous remettons en selle. René nous prend au vol devant l’EPFL. J’ai rencontré René il y a environ 2 mois, on the road, en faisant le tour du lac à vélo en entraînement. Au fil du chemin, je lui avais raconté mon projet d’Iron Woman. Il a lui-même fait partie du comité d’organisation de l’Iron Léman (Iron Man en partance de Lausanne, originellement pour les étudiants de l’EPFL), une épreuve déconventionnée comme la mienne. Mon projet lui a donc vite parlé et c’est ainsi qu’il m’a, dans un second temps, proposé de m’accompagner de Lausanne à Promenthoux le Jour J. Avec René, le rythme s’accélère. Ça me convient bien, je suis tout à fait remise de mon hypothermie et me sens prête à attaquer un peu. Nous roulons ainsi jusqu’à Clarens où tout un staff ravitaillement nous attend ! Il y a mon parrain, ma marraine, mon oncle, ma tante, mon petit filleul et ses parents. Un accueil  plein de réconfort. Une bière sans alcool pour me réhydrater et surtout, surtout, le gâteau aux noix maison de ma tante. Je suis gonflée à bloc ! Quelques câlins, beaucoup d’émotion et je me remets en route avec René. Pendant la traversée de Montreux, j’aperçois des gens au bord de la route qui crient mon nom… Mais oui ! Ce sont mes voisins de Champel ! Cette apparition aussi touchante qu’inattendue me dope encore un peu plus. Ils feront un joli p’tit bout de route avec nous. Le ciel s’alourdit. Nous avons évité la pluie jusqu’à maintenant, mais cette fois-ci, on sait qu’on va y avoir droit… Il commence à pleuviner à Evian, puis la pluie s’intensifie méchamment à notre arrivée à Thonon. Je propose à René de nous arrêter pour mettre un k-way. C’est tellement confortable d’avoir 2 beaux gars qui nous suivent en voiture avec tout ce qu’il faut dedans! (trop forts les gars !) On en profite pour se faire un ravito de luxe : viande séchée, pain d’épice à discrétion… Il pleut, mais ce n’est même pas grave. On a un bon rythme, ça roule facile. Nous apercevons bientôt Greg (un collègue, ami et compagnon de course à pied) sur son tout beau vélo. Il nous accompagnera jusqu’à Versoix. La traversée de Genève a été beaucoup plus fluide que ce que l’on avait imaginé. Faut dire que René, avec le franc-parlé de son sifflet, a su disperser les foules tout au long du parcours ! René et moi bouclons le tour du lac en moins de 6 heures (sans compter les ravitos qui ont agréablement traînés !). Grande satisfaction.
Retour donc à la plage de Promenthoux où Richard (triathlète émérite, partiellement coupé dans son élan par un accident) et sa femme m’attendent avec leur soutien et leurs encouragements sans faille. Beau moment de partage. Philippe B et Manu sont comme toujours fidèles au RDV. Philippe embarque mon vélo dans sa voiture et Manu se prépare pour prendre le départ du marathon à mes côtés. Il le fera en entier avec moi. Merci. Précieux soutien. A partir de là, tout s’enchaîne à merveille (si ce n’est une transition un peu difficile pour mon système digestif, mais rien de bien méchant et de courte durée. Je réalise que le plus difficile pour moi dans cet effort de longue durée ce sont les transitions. Mon système digestif a eu besoin d’un petit temps d’adaptation à chaque changement de discipline). Plein d’apparitions surprises sur le chemin qui se mêlent et se succèdent. Geneviève, Christian, Bettina, Bernard, votre présence a été un cadeau. Le temps a passé si vite. Comme si cette aventure était suspendue, hors de toute contrainte, de tout stress et de toute échéance. La météo est clémente. Le soleil réapparaît. Le parcours (qui n’est autre que le Chemin de Compostelle) surplombe magnifiquement le lac. La température est idéale. Manu et moi abordons la ville de Genève entre 18h et 19h. Curieuse impression que de fouler des endroits si familiers au terme d’une telle aventure. C’est comme si exploit, simplicité, effort, normalité, défi, banalité, tout ceci s’imbriquait naturellement et que finalement, peu importe ! On est là où on est, dans l’instant présent, au milieu de la foule, respectant le contexte de chacun, et c’est juste bon. Jardin Botanique, Perle du Lac, Bains des Pâquis, Pont des Bergues, Bourg-de-Four… Parc Bertrand ! Ce sera le lieu d’arrivée, mais pour l’instant je viens juste attraper au vol ceux qui souhaitent courir les 8 derniers kilomètres de ce périple avec moi. Philippe G, le canoéiste du matin et Philippe B, l’accompagnateur de l’ombre Ô combien valeureux de la journée entière se joignent au petit peloton. Il me reste à effectuer une mission : Allez dire bonjour à quelques uns des patients avec qui je travaille à l’Hôpital de Beau-Séjour. Quand nous arrivons dans la cour, ils sont là. Séquence émotion. Leur énergie me transporte par-delà les méandres de l’Arve. La sublime luminosité de cette fin de journée est remplie d’un silence qui en dit long. Je parviens à me payer le luxe de savourer les derniers kilomètres, car aucune douleur, ni entrave vient me parasiter. Mon esprit est libre, mon corps délié et cette sensation me laisse de la place pour avoir de profondes pensées pour mes amis qui n’ont pas pu être présents physiquement aujourd’hui.
Il est à peine 20h, ça fait 4h30 qu’on coure ; Bon ben, y’a plus qu’à franchir la ligne d’arrivée. 
Elle est juste là.
Devant chez moi…
Mes amis aussi sont bel et bien là.
Le respect plane sur l’arrivée. 
Pas de brouhaha inutile. 
Un accueil que je perçois comme doux et noble (ça tombe bien, c’est la signification de mon prénom). Merci Valérie d’avoir réuni tous les bons ingrédients (et pas seulement dans ton « The Cake » et ton huile de massage!) pour faire de cette arrivée un lieu si paisible.

Et merci, merci à tous de m’avoir portée, soutenue, accompagnée ou parfois déstabilisée par vos questionnements dans la réalisation d’un de mes rêves…

Le moment est simplement intense ou non, plutôt intensément simple.

Aline"