Extraits de compte-rendu de Pô sur son p'tit
tour des Fiz....légèrement plus au sud que prévu, et légèrement plus alpin !
La totalité du texte est lisible ici.
"Le p'tit tour
des Fiz -je me répète- c'était ma petite madeleine de Proust, le trail qui m'a permis de
découvrir -et aimer !- cette discipline l'an dernier. Cette année, la madeleine
avait un goût amer, avant même de l'avoir avalée ! [...] l'envie n'est plus là, la fatigue, si. Je ne peux pas
courir à cause de la cheville. Le faire en marchant me frustre d’avance !
Bref, la tête basse, je préfère annuler, malgré le soutien de mes amis-parieurs.
Frustration ! Et soyons honnête : soulagement aussi ! Je vais
profiter de ce week-end du Tour des Fiz pour me REPOSER !
Et préparer mon
coup en douce…
Même si je ne peux pas courir, j’ai besoin d’aller en montagne.
Donc l’idée de faire une course de haute montagne longue et simple, du
genre à mettre le pied devant l’autre pendant des heures sans se faire de
nœud au cerveau, m’attire... Ze James Kaler, sentant le truc (il a un sixième
sens), me propose alors de tenter l’ascension du Gran Paradiso en mode
« eco ». C’est-à-dire en partant du fond de vallée, sans s’arrêter
pour la sacro-sainte nuit au refuge, un aller-retour sans escale, en somme.
PARFAIT ! [...] Au programme des réjouissances :
environ 2000m de dénivelé, du sentier qui roule, de la moraine qui roule moins,
du glacier tout blanc, une p’tite arête en rocher, un bisou à la Vierge…
Alléchant, non ? [...]
Mardi 31 Juillet [...] 2h28, 1900m :
baskets aux pieds, c’est parti ! Il ne fait pas froid, la lune est pleine,
encore cachée par les sommets. A la lueur de la frontale, je devine un plat le
long d’un torrent avant une montée dans les arbres, dans le fond du vallon. Je
n’ai pas demandé de détails à James, qui connaît bien l’itinéraire. Je ne veux
pas savoir ce qui m’attend, je sais qu’il y a une Dame à saluer 2100m plus
haut, cela me suffit ! [...] 4h, 2700m :
les lumières du refuge Vittorio Emanuel apparaissent au détour d’un virage. La
lune est toujours là, pleine, rousse, nous montrant le chemin [...] Changement de tenue :
pantalon et grosses, le sentier se faisant plus accidenté au-dessus du refuge. 4h30 : On
repart, les premiers… [...] Premier coup de mou sur la moraine. Le vent souffle légèrement, je
commence à grelotter, j’essaie d’accélérer… bof… Tant pis, je serre les dents.
[...] Transformation alpiniste : baudrier, crampons, piolet….et surtout
doudoune, veste, moufles en duvet. Je suis gelée ! [...] Premiers pas sur le glacier. Bon regel nocturne. La
trace est nickel. [...] Dernier
raidillon, en mode « Je n’ai toujours pas de rythme ! », une
traversée ascendante puis le rocher ! Mon élément préféré ! Je
vais enfin pouvoir faire quelque chose de ces trucs qui pendent au bout des
bras : mes mains ! Progression rapide jusqu’au fameux passage des 3
spits. Il y a certes du vide mais une immense marche pour les pieds et des
trucs à tirer pour les mains (ndlr : j’avais les moufles et les crampons). [...]
9h : Je crois
qu’on peut dire SUMMIT ! Clic-clac, la photo souvenir avec la bienfaitrice
des lieux ! Voilà, j’ai gravi mon 1er sommet en mode Eco !
Heureuse ! Merci James et Merci la montagne ! Que c’est bon !
[...] Enfin, nous prenons pied
de nouveau sur la neige. Le sommet, la foule sont derrière nous. Joie ! Je
ne ressens pas trop de fatigue. Heureusement ! Car il me reste à encaisser
2100m de descente, la partie n’est pas terminée ! Et, en plus, on est
joueurs, on en redemande… On file plus bas sur le glacier, dorénavant inondé de
soleil. Il fait chaud tout d’un coup ! La trace est excellente, la
descente est rapide. Histoire de profiter au maximum du glacier, James propose
de descendre par Chabod. Pas bête et ça nous fera voir du pays ! Le
glacier est ensuite étrange, amalgame de glace, de rochers, de langues de
neige….et des crevasses… [...] Les crampons
retournent enfin au fond du sac quand nous posons le pied sur la moraine.
Longue moraine ! Du vert apparaît sur le bord du chemin, un torrent issu
du glacier sonorise les lieux… Le terrain se fait plus doux sous le pied. Petit
arrêt cryo-thérapeutique, il est temps de retrouver nos tenues de « runners ».
2700m, à hauteur de Chabod, ultime transformation de la journée ! L’impression
d’être nu-pied dans mes baskets après 6h passées dans les grosses. Je réalise à
peine que tout ce qui vient de se dérouler dans une seule et même journée… Que
dis-je ? En même pas 10 heures ? Phénoménale ! Et, de plus, la
dégustation n’est pas terminée. Le dessert, c’est environ 1000m de dénivelé pour
rejoindre le parking de Pravieux…sur un sentier qui virevolte sans cesse !
L’art de faire des lacets poussé à son paroxysme ! [...]
13h et une quarantaine de
minutes à la montre, cela fait environ 11h que nous évoluons dans cette environnement
magnifique, je rejoins James, assis sur un rocher, entrain d’observer de la
marmotte bien grasse.
Nous sommes à Pravieux, fin du voyage « Eco
Paradiso ».
BonheurMerci à mes amis-parieurs ! Namasté !
Pô"
Excellent Pô ! Il n'y a pas de petits plaisirs...
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